Être joueur sur un casino en ligne ou dans un casino terrestre n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Parfois même, c'est plutôt un chemin pavé d'embûches... voire carrément truffé de mauvaises intentions. Petit tour d'horizon de l'actualité, côté obscur des jeux d'argent, avec ces flops qui ne redorent pas vraiment le blason de la profession...
L'affaire remonte à 2017, lorsqu'un jeune joueur britannique addict met fin à ses jours, après avoir subi de très lourdes pertes (près de 120 000£) sur une plateforme contrôlée par une filiale de l'éditeur. L'enquête du régulateur, publiée il y a quelques semaines, met alors en lumière de graves et multiples manquements. Comme l'incitation répétée du manager VIP à déposer (en multipliant les bonus). Ou l'insuffisance de vérification des fonds déposés. Pour préserver sa réputation, Playtech a donc décidé, dès le lendemain de la publication du rapport, de verser un don de 3,5 millions à une association d'aide aux joueurs dépendants. Un montant équivalant à l'amende qu'aurait imposé l'UK Gambling Commission à la filiale incriminée... si celle-ci n'avait pas fermé boutique en 2019 ! Il faut savoir que dans un premier temps, un arrangement à l'amiable avait été proposé à la famille. Qui avait refusé, jugeant le montant de 619 000£ inapproprié.
Le projet semblait, sur le papier, alléchant. Puisqu'il s'agissait de lever des fonds en faveur de la recherche, notamment pour la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de l'environnement. Le consortium (des entreprises basées en France, Espagne, Irlande et Roumanie) s'est ainsi vu attribuer plus de 400 000€ par un organisme européen (la REA)... avant que le doute ne se mette à germer. Cet organisme a alors diligenté une enquête auprès d'un bureau de lutte contre la fraude (l'OLAF). Et la conclusion n'a pas tardé à tomber ! Non seulement le projet initial n'a jamais existé, mais pire encore : l'argent finançait un projet de casino à Chypre ! Reste maintenant à savoir si des poursuites vont être engagées pour récupérer cette somme, bien mal acquise...
Plusieurs affaires de ce type ont défrayé la chronique ces dernières semaines... La première concerne un casino californien (le Towers), qui a rouvert son établissement sans attendre le feu vert du gouvernement. Faisant fi du confinement, encore en vigueur dans l’État, le casinotier a mis sa salle de poker et ses 6 tables de jeu à la disposition de sa clientèle deux jours par semaine. Pour peu de temps seulement, puisque les autorités ont rapidement été prévenues. Les agents du département de la Justice, après avoir constaté l'infraction, ont alors procédé à une fermeture immédiate. Car si le port du masque était obligatoire, la distanciation sociale, elle, ne l'était pas. La seconde affaire concerne un restaurateur suisse, qui organisait illégalement des parties de poker dans son établissement. Cumulant ainsi deux infractions : le non-respect du confinement et la pratique illégale des jeux d'argent. Les joueurs, venant de tout l'Est du pays, ont reçu une amende administrative plutôt raisonnable (= 100 francs). Mais il y a peu de chance que la justice soit aussi clémente avec l'aubergiste...
Cette période d'incertitude sanitaire ne donne pas des sueurs froides à tout le monde, à en croire l'actualité. Certains sites de jeux à Singapour se permettent ainsi de parier, depuis le début de l'épidémie, sur la progression de l'infection en Asie du Sud-Est. Et comble de l'ironie, l'engouement des parieurs a été immédiat, certains misant des sommes assez inconvenantes (surtout pour le sujet). Jusqu'à voler la vedette aux paris sportifs ! Une popularité de mauvais goût qui fait grincer des dents les autorités locales... Celles-ci ont donc brandi la menace des sanctions, notamment en raison du caractère illégal de l'offre. Mais en Europe aussi, le covid a ses adeptes. Ainsi, certains casinos en ligne néerlandais se sont mis au diapason. En proposant des offres spéciales dédiées au virus intitulées « corona free»... Une façon de promouvoir ses activités, certes opportuniste, mais avant tout douteuse pour l'autorité de régulation gouvernementale, la Kansspelautoriteit. Qui a décidé de sévir, face à ces abus, en émettant dans un premier temps de simples avertissements. Un engagement surprenant, dans la mesure où les e-casinos n'ont pas encore le droit d'officier sur ce territoire (la date fatidique étant fixée à la mi-2021).
Les faits ont eu lieu en hiver dernier et ils commencent à faire grand bruit, le joueur n'ayant pas obtenu gain de cause jusqu'alors auprès du e-casino incriminé (à savoir 777). Tout a pourtant débuté par une belle histoire ! Un joueur mise sur une machine à sous à jackpot (Mega Fortune Touch de NetEnt) et gagne le jackpot, d'un montant de 2,2 millions. Le souci, c'est qu'immédiatement après ces quelques secondes de félicité, la plateforme crashe... jusqu'à rester indisponible pendant 1h. Et lorsque le joueur peut enfin se reconnecter, il constate alors l'indescriptible : sa balance n'affiche non plus 7 chiffres mais seulement 2... Envolés, les millions. Heureusement, le joueur a eu la présence d'esprit d'immortaliser cet événement, via une capture d'écran, juste avant le plantage. Il a donc pris une décision radicale : s'octroyer les services d'un avocat de renom, afin de parvenir à un accord à l'amiable. La balle est donc maintenant dans le camp du casino mais surtout du développeur. Car il revient à ce dernier de prouver techniquement que le jackpot progressif a bel et bien été remporté (ou pas). Si tel est le cas, celui-ci devra alors mettre la main au portefeuille (puisqu'il incombe à l'éditeur d'honorer lui-même ses jackpots progressifs).
Les joueurs suisses ont d'abord cru à Noël avant l'heure ! Car les dépôts, placés juste après la mise à jour d'un logiciel (celui du processeur de paiement PostFinance) mi-mars, semblaient se perdre dans les limbes de l'informatique. L'argent apparaissait ainsi bien sur le compte-joueur... sans être débité du compte bancaire. Une aubaine que de nombreux joueurs ont mis à profit, espérant à une erreur (irréversible) de la banque. Certains ont d'ailleurs déposé et joué plus que de raison, persuadés de ne pas avoir de comptes à rendre. Sauf qu'il s'agissait d'un souci technique ayant entraîné un décalage des transactions... de 7 semaines ! Lorsque toutes les opérations manquantes ont finalement été ponctionnées, les découverts non autorisés se sont alors accumulés. Heureusement, les deux e-casinos concernés ont décidé de rembourser les pertes imputables à ce bug. Et ce, bien avant l'annonce publique de ce «scandale». Un geste unanimement salué par la communauté de joueurs.
Le site incriminé est Sportsbet, une plateforme gérée par une société de paris en ligne australienne. Malgré une procédure d'auto-exclusion (antérieure à son inscription) pour cause d'addiction aux jeux, un joueur a pu miser 146 000$ sur ce e-casino sans aucun souci. Et s'il a gagné 53 000$, il en a tout de même perdu 93 000 en deux ans. Il a donc déposé une plainte auprès de l'organisme de régulation (la Northern Territory Racing Commission). Qui vient de trancher en sa faveur : le bookmaker devra rembourser les 93 000$ envolés. Une décision suivie également d'actes, puisque Sportsbet a mis en place une pratique de jeu plus responsable. En permettant notamment aux joueurs de s'auto-exclure automatiquement de la plateforme (et ce, même s'ils ne sont pas inscrits). De son côté, le plaignant déplore l'absence d'une amende dissuasive...