Journée Internationale de la femme : la FdJ en première ligne

19/10/2024

L'annonce a été faite hier, à seulement quelques heures de la Journée Internationale de la Femme : les buralistes volontaires vont bientôt être propulsés sauveurs de ces dames. Encore un beau coup de comm' et de pub à la FdJ, habituée du style. Une décision qui divise, même si son objectif est louable : permettre aux femmes harcelées dans la rue de trouver un lieu sûr où se réfugier.

Après la lutte contre l'addiction, la lutte contre le harcèlement de rue

Le harcèlement de rue : un doux euphémisme à la française pour nommer ces violences verbales et quelquefois physiques (la parole pouvant être accompagné d'attouchements) qui flirtent avec l'agression sexuelle sans jamais y sombrer. Un phénomène insupportable qui prend de l'ampleur en France, puisque plus de 4 femmes sur 5 affirment en avoir déjà été victime. À un point tel que la Française des Jeux a décidé de s'associer à l'application Umay pour y faire face, en proposant ses points de vente comme lieux de refuge.

Cette annonce fracassante, qui tombe pile-poil avec la Journée Internationale de la Femme (coïncidence ou opportunisme ?), ne fait pas l'unanimité. Les puristes, qui estiment qu'un bureau de tabac doit rester un havre de paix pour les fumeurs, les joueurs et parfois les buveurs de tous poils, avaient déjà vu d'un mauvais œil l'autorisation de vente au 1er janvier des cartouches de chasse. Et voilà maintenant que leur seconde maison (pour certains) devient refuge pour les demoiselles en détresse ! Mais où va le monde ?!? Les féministes partagent aussi ce manque d'enthousiasme, pour une toute autre raison : le féminisme washing. Autrement dit, la FdJ se paierait une bonne conduite factice, en choisissant maladroitement des lieux fréquentés essentiellement par ces messieurs (au comportement parfois rustique, pour ne pas dire misogyne).

La FdJ signe un partenariat avec l'application Umay

Si vous ne connaissez pas, Umay est une application (disponible sur App Store et Google Play) qui permet de voyager et se déplacer le plus sereinement possible grâce à un système de trajet sécurisé, les utilisateurs & utilisatrices étant invités à signaler le moindre incident (harcèlement, agression, exhibitionnisme...) de parcours. Son but : pouvoir éviter tout endroit potentiellement dangereux à l'instant T. En cas de problème, une fonction "sos" permet d'alerter discrètement des contacts de confiance. Et un référencement des "lieux sûrs" est également disponible, pour se mettre à l'abri.

C'est donc tout naturellement que la FdJ s'est tournée vers les créateurs de cette application mobile, afin de proposer ses points de vente comme refuges. Son réseau de bar-tabac-presse va ainsi être mis à contribution dans son intégralité, sur la base du volontariat. Une décision qui n'a pas été prise sur un coup de tête puisque des expérimentations, satisfaisantes, ont déjà été menées à Lille et à Nantes. Les quelques 29 000 commerçants et buralistes potentiellement concernés se verront ainsi proposer prochainement une formation délivrée par Umay. Libres ensuite à eux de rentrer dans la danse... ou pas. Cette année, un millier de points de vente doit d'ores et déjà se joindre à cette lutte contre le harcèlement de rue et l'insécurité. Un chiffre qui pourrait être plus important, l'ambition de la Française des Jeux et de son partenaire étant de former / labelliser un maximum de "lieux-refuges" avant l'été et ses Jeux olympiques.